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Résumé

En mai 2007, Nicolas Sarkozy crée un grand ministère du développement durable, doté d’un ministre d’État, respectant ainsi ses engagements pris lors de la signature du pacte écologique défendu par Nicolas Hulot. En 2012, son successeur François Hollande décide de rattacher les questions énergétiques au même ministère.

 

Le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l'énergie assemble en effet des fonctions historiquement séparées dans différents ministères : l'écologie (ministère de l'écologie et du Développement durable) et l’énergie (auparavant rattachée au ministère de l’industrie).

 

En novembre 2010, le super ministère perd certains de ses titres de noblesse. L’énergie retourne dans le giron du ministère de l’Economie et la nouvelle ministre, Nathalie Koscuisko-Morizet, perd le statut de ministre d’État. En mai 2012, la socialiste Delphine Bathot prend les commandes au sein du gouvernement Ayrault.

 

Le ministère rassemble des missions très larges, des négociations sur le climat à la politique de transport, en passant par l’offre de logements et la mer. Ce ministère est en particulier chargé de l’organisation du Grenelle de l’environnement lancé en juillet 2007 et de la mise en oeuvre des lois Grenelle I et Grenelle II.

 


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Histoire:

La France dispose d’un ministère de l’environnement depuis janvier 1971. Le Ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement changera régulièrement de nom, à l’image de ses compétences : ministère des Affaires culturelles et de l’Environnement, ministère de la qualité de vie, ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, ministère de l'Écologie et du Développement durable...

 

Lors de sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy crée un super-ministère du développement durable, en accord avec le pacte écologique de Nicolas Hulot. Le 18 mai 2007, le ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables (MEDAD) naît ainsi de la fusion du Ministère de l'Écologie et du Développement durable et du Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer. Il intègre également l’énergie, qui relevait alors du ministère de l’économie. La direction du tourisme est en revanche confiée au ministère de l'économie. En juin 2009, le ministère absorbe le Ministère du Logement, un des ministères sociaux du gouvernement de François Fillon créé le 17 mai 2007.

 

Ce grand ministère est confié à un ministre d'État en accord avec le pacte écologique qui réclamait en particulier un poste de « vice-premier ministre chargé du développement durable ». Alain Juppé occupe cette fonction, avant d’être remplacé un mois plus tard par Jean-Louis Borloo.

 

Le Président de la république lance également le Grenelle de l’environnement, qui ambitionne de « réunir l’État et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables ».

 

Trois ans plus tard, alors que le Grenelle de l’environnement est critiqué par les organisations écologistes, le remaniement ministériel du 14 novembre 2010 revoit à la baisse les ambitions du ministère. Alors nommé Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM), il devient le Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) et perd au passage ses compétences sur l’énergie, exception faite des énergies renouvelables. La nouvelle ministre Nathalie Kosciusko-Morizet perd le statut de ministre d’État.

 

Le 22 février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet démissionne après avoir été nommée porte-parole de campagne pour Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection. Le ministère est alors rattaché aux services du Premier ministre, le gouvernement ne voulant pas de remaniement ministériel à deux mois de l'élection présidentielle.

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Ses missions:

Prises par décrets en novembre 2010, les missions du ministère du développement durable sont très larges.

  • Le MEDDTL est en charge de la politique du gouvernement dans les domaines du développement durable et de l’environnement, et en particulier de la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement.
  • Il est responsable, en lien avec le ministère de l’économie, des politiques en matière d’énergies renouvelables et de technologies vertes.
  • Le ministère est aussi compétent sur le climat (lutte contre le réchauffement climatique, négociations sur le climat).
  • Il promeut une gestion durable des ressources rares.
  • Le MEDDTL est également en charge des transports et de l’équipement,
    ainsi que du logement, de la lutte contre la précarité et de l’urbanisme.
  • Il est chargé du domaine de la mer, à l’exception de la pêche.

 

Selon la précédente ministre, Nathalie Kosciusko-Morizet, le MEDDTL doit accompagner la « métamorphose » de la société, « pour qu’elle puisse affronter la raréfaction des ressources naturelles et les changements climatiques ».

Autour de cette ambition se déclinent neuf chantiers prioritaires :

  • faire émerger un nouveau modèle économique et social, celui de la croissance verte en développant les technologies vertes ;
  • intégrer les problématiques de développement durable dans toutes les politiques du ministère en garantissant la mise en œuvre du Grenelle ;
  • assurer le succès des négociations internationales sur le climat ;
  • réaffirmer la vocation maritime de la France, en s’appuyant sur le Grenelle de la mer ;
  • mettre en œuvre une politique de lutte contre le changement climatique et de promotion des énergies vertes ;
  • mettre en place une politique durable du logement et des transports;
  • préserver la biodiversité et les milieux naturels, gérer efficacement les ressources ;
  • prévenir les risques, qu’ils soient sanitaires, technologiques ou naturels.

    

Organisation

 

L’administration centrale s'articule autour d’un secrétariat général, un commissariat général, cinq directions générales et deux délégations.

Le relais territorial est assuré par les Directions régionales de l'environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et par les Directions départementales des territoires et de la mer (DDTM).

 

  • Le Secrétariat regroupe l’ensemble des fonctions transversales (international, juridique, communication, immobilier…). Il pilote la stratégie de réforme ministérielle, coordonne l’action des services et participe à leur évaluation.
  • Le Commissariat général au développement durable promeut le développement durable dans toutes les politiques publiques et auprès de tous les acteurs socio-économiques, et pilote la recherche et la prospective. Il est également en charge de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD).
  • La Direction générale de l’énergie et du climat est chargée de la politique nationale en matière de lutte contre les changements climatiques. Sous la double tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’économie, elle élabore la politique en matière d’énergies renouvelables.
  • La Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer comporte les directions des infrastructures de transport et des services de transport, et la direction des affaires maritimes.
  • La Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature élabore les politiques d’urbanisme, de logement, ainsi que celles des paysages, de la biodiversité et de l’eau. Elle assure aussi la protection de l’ensemble du patrimoine naturel, y compris marin.
  • La Direction générale de la prévention des risques assure la coordination interministérielle des politiques de prévention des risques majeurs, de lutte contre le bruit et de gestion des déchets. Sous la triple tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’économie et du ministère du travail, elle élabore la politique en matière de sûreté nucléaire.
  • La Direction générale de l’aviation civile est responsable de la sécurité du transport aérien et de la gestion du trafic aérien.
  • La Délégation à la sécurité et à la circulation routières – sous la double tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’intérieur – élabore et met en oeuvre la politique de sécurité routière.
  • La délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement est organisée autour de trois pôles : la lutte contre l’habitat indigne, le développement de l’offre de logement et le chantier national prioritaire pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal-logées.
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Où va l’argent
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Polémiques:
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Débats:

L’engagement de Nicolas Sarkozy en faveur du pacte écologique de Nicolas Hulot s’est traduit par la création d’un super ministère du développement durable et l’organisation du Grenelle de l’environnement dès l’été 2007. Le nouveau Président de la république déclare à ce sujet en octobre 2007 : « C'est bien à une révolution que nous invite ce Grenelle de l'environnement, une révolution dans nos façons de penser, dans nos façons de décider, dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères ».

 

Cet engagement a cristallisé beaucoup d’attentes de la part des organisations écologistes, qui n’auront de cesse par la suite de manifester leurs déceptions. D’abord, la majorité d’entre elles sont écartées du Grenelle, seules neuf associations écologistes étant invitées à participer aux groupes de travail en 2007. D’autres refusent de participer au Grenelle à cause notamment de l’éviction de la question du nucléaire.

 

L'abandon de la taxe carbone en mars 2010, une des mesures emblématiques du pacte écologique, entraînera une vaste polémique sur la marche arrière opérée par Nicolas Sarkozy. La Fondation Nicolas-Hulot, dont le pacte est à l’initiative du Grenelle, quitte même les négociations. Plus largement, de nombreuses associations – dont Greenpeace et WWF – dénoncent dans leur bilan du Grenelle l'abandon de nombreuses mesures efficaces.

 

En supprimant l’énergie des compétences du ministère du développement durable, le remaniement ministériel de novembre 2010 signe pour beaucoup la fin de la « révolution énergétique » promise par le Président.

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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: Mai 2007
Budget annuel: 27,7 milliards d’euros (2012)
Employés:

Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l'énergie

Ségolène Royal
Ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie

Alors qu’à l’occasion de son entrée dans le nouveau gouvernement Valls, on lui demandait quelle serait la nature de sa relation avec François Hollande, Ségolène Royal a simplement répondu : « aussi institutionnelle que possible ». Vingt-deux ans après l’avoir été pour la première fois dans le gouvernement Bérégovoy, Ségolène Royal redevient ministre de l’environnement. Un portefeuille qu’elle connait bien. A cette époque, François Hollande espérait lui aussi un portefeuille, il ne l’a pas obtenu car François Mitterrand estimait impensable de nommer un couple de ministres. Aujourd’hui, il est président de la République et elle est son ministre. Sept ans plus tôt en 2007, elle était candidate à l’élection présidentielle, il était son compagnon. Les magazines people en font déjà des gorges chaudes : « Et si le couple se réconciliait ? ».

Mais Ségolène Royal prend les choses avec bien plus de hauteur en acceptant avec sérieux et bonheur aussi, sa nouvelle nomination après une longue période d’échec et de frustration. Elle s’est déclarée « très honorée » de cette nomination dans un « ministère majeur pour le redressement du pays ». « En même temps je connais l'exigence que cela appelle (...) pour le redressement du pays et les créations d'emplois qui vont avec, a-t-elle ajouté. C'est un ministère que je connais bien puisqu'en 1992, j'ai déjà été ministre de l'environnement. Et puis vous savez la façon dont la région était engagée sur l'excellence environnementale (...) Ce qui est important, c'est de lier les discours aux actes ».

Ségolène Royal est comme le Sphinx qui renait de ses cendres. Battue, fragilisée après son échec aux élections présidentielles de 2007, elle sombre dans une période dépressive avant de se relever et de repartir au combat avec une nouvelle sérénité. Mais peut être a-t-elle appris la combativité dans son enfance ? Ségolène Royal est en effet issue d’une famille de militaire. Son père Jacques Antoine Royal (1920–1981) est lieutenant-colonel d'artillerie de marine et est souvent muté avec sa famille dans les nombreuses bases françaises que comptent encore la planète. Elle-même nait le 22 septembre 1953 à Ouakam près de Dakar au Sénégal qui fait encore parti de l’Afrique Occidentale française.  Les huit enfants de la famille Royal sont élevés à la dure. Le frère de Ségolène, Antoine né seize mois après elle, confiait : «  Nous n'avions pas droit au chauffage dans les chambres, la toilette se faisait à l'eau froide. Nous devions réciter la prière du matin, le bénédicité avant les repas. Tenue impeccable à table. Pas de dessert et, d'ailleurs, pas de sucreries ». Le père est un autocrate qui règne en maître sur sa famille et considère ses filles comme partie négligeable. On lui prête ces propos : « J'ai cinq enfants et trois filles ». Les filles n’ont pas leur mot à dire dans ce monde. Elles sont éduquées pour devenir des épouses modèles et suivent des cours de catéchisme, de musique et de couture. Dans cet univers, la petite Ségolène devient très vite une élève très studieuse car elle espère par l’école, échapper au destin auquel son père la destine.

Face à l’autocratie paternelle, les enfants se rebellent par la fuite. Les filles montrent une soumission de surface et vivent leur vie dans le dos de Jacques. Parmi les frères, Gérard est le premier à s’engager dans l’armée, lui qui paraissait jusqu’alors être « le plus soumis » de tous comme le disent ses frères. Il va bientôt rejoindre la DGSE. C'est lui qui, en 1985, conduira le bateau qui mène les deux agents secrets Dominique Prieur et Alain Mafart, chargés des repérages sur le bateau de Greenpeace, en Nouvelle-Zélande. Ségolène Royal, qui ignore son implication dans ce qui va devenir une affaire d'Etat, est alors conseillère à l'Elysée...

La mère se révolte à son tour. Elle ne supporte l’autorité de son mari et menace de partir. Jacques Royal pour la provoquer et la remettre dans le droit chemin ne trouve pas mieux que de lui envoyer un huissier qui lui signifie une demande de séparation. La pauvre femme se fait humilier en public. « Elle s'est enfuie à vélo, sous la neige », a confié en mars 2004, Ségolène Royal au  journal Le Monde. Elle ne reviendra pas et les enfants rompent aussitôt toute relation avec leur père. Ce dernier refuse désormais de subvenir aux besoins de sa famille, femme et enfants. Ségolène, qui fait des études supérieures de droit à l'université Nancy II  assigne son père en justice. Dans la biographie que Daniel Bernard fait d’elle en 2005, « Madame Royal » (Ed Jacob Duvernet), elle se confie : « Pour les juges, c'était incongru d'attaquer ainsi un officier, qui plus est titulaire de la Légion d'honneur ». Après des années de procédure, elle obtient gain de cause.

Au lieu de la briser, ces années d’enfance difficiles ont forgé la future candidate au combat. Après une licence en droit, elle entre à l'Institut d'études politiques de Paris dont elle sort diplômée en 1978.  Après une première tentative infructueuse, elle intègre ensuite l'École nationale d'administration et retrouve dans sa promotion, des hommes et des femmes qui marqueront les futures années politiques de la France : son futur compagnon et père de ses quatre enfants François Hollande, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabres, Henri de Castries, Michel Sapin, Frédérique Bredin, Jean-Marie Cambacérès ou encore Pierre Mongin. Au sortir de l’ENA, elle choisit un poste de juge au tribunal administratif de Paris. Mais en 1994, par le jeu des équivalences de diplôme, elle devient avocate au barreau de Paris et siège en même temps à l’Assemblée Nationale et au conseil général des Deux-Sèvres.

Entre temps la dame prend le temps de faire quatre enfants : Thomas né le 16 novembre 1984 est avocat, Élise Clémence née le 28 juin 1986 interne en médecine en Gastro-entérologie et hépatologie, Julien né le 22 décembre 1987 est cinéaste, et la cadette Flora arrivée le 1er juillet 1992 est étudiante en psychologie. On se souvient que lorsque Flora nait, Ségolène est ministre de l’environnement dans le gouvernement Bérégovoy. Elle a 38 ans et déjà mère de trois enfants. Elle décide de médiatiser cette naissance en  faisant notamment venir les journalistes de TF1 et d'Antenne 2 dans sa chambre d'hôpital. Elle fait aussi la couverture de Paris Match et souhaite ainsi prouver que les femmes peuvent concilier maternité et responsabilités au plus haut niveau. Mais cet épisode suscite un débat sur la séparation entre vie publique et vie privée.

Carrière politique

Elle adhère au parti socialiste en 1978 et Jacques Attali la remarque alors qu’elle est conseillère de tribunal administratif en disponibilité. Cette rencontre la propulse de 1982 à 1984 comme chargée de mission au secrétariat général de la présidence de la République pour suivre les questions axées sur la jeunesse et les sports. Puis François Mitterrand lui confie entre 1984 et 1988, les affaires sociales et l’environnement. Entre temps, en 1983, elle souhaite se présenter sur la liste du maire de Villiers-sur-mer où réside sa mère mais le maire refuse et elle rejoint la liste d’Union de la gauche de Trouville-sur-mer à quelques kilomètres de Villiers. Sa liste est battue et Ségolène Royal devient alors conseillère municipale d’opposition. Puis lors des élections législatives de 1986, elle essuie un nouveau refus à sa candidature de la part des socialistes bas normand, notamment celui de Louis Mexandeau. Ce nouveau refus la pousse à démissionner du conseil municipal de Trouville pour chercher une nouvelle implantation politique.

C’est à François Mitterrand qu’elle demande cette intronisation. La scène est onirique. On est, le 21 mai 1988, au Palais de l’Élysée où M. François Mitterrand vient d’être intronisé président de la République pour un second mandat consécutif. Une caméra officielle le suit en train de passer lentement devant une haie d’invités dont il serre tour à tour les mains, quand il est soudain interpellé par une jeune femme. C’est Ségolène Royal qui choisit ce moment pour le presser de faire quelque chose pour qu’elle puisse se présenter dans une circonscription aux prochaines élections qui ont lieu dans 15 jours. Il s’ensuit un échange surréaliste. Le président, mécontent, la rabroue : « C’est trop tard ! Vous auriez pu y pensez avant ! - Je n’ai pas pu le faire plus tôt, répond du tac au tac la postulante. « - Vous avez des idées qui vous viennent bien tard, » réplique en substance le président, outré d’être pressé en un moment aussi solennel. Il retourne vers elle un visage réprobateur, tout en poursuivant son chemin. Pourtant, le Président s’exécute et lui fait attribuer une circonscription dans le département des Deux Sèvres. Le candidat désigné avant elle, est obligé de devenir son suppléant mais Ségolène se fait élire, de justesse certes, mais en 15 jours dans un bastion de Droite. Et ce n’est pas tout car François Mitterrand visiblement impressionné par la combativité de la dame, accorde une subvention de 50 millions de francs aux communes du Marias Poitevin des Deux-Sèvres dans la circonscription de Ségolène Royal. Elle la conservera jusqu’en 1993.

L’entrée au gouvernement

Le 3 avril 1992, Ségolène entre au gouvernement de Pierre Bérégovoy et devient ministre de l’environnement. Pendant ce premier ministère jusqu’en 1993, elle fait voter trois lois. La première en juillet 1992 porte sur le traitement et le recyclage des déchets avec un soutien aux technologies innovantes pour leur traitement et leur collecte. La seconde en décembre 1992 s’attaque aux nuisances sonores avec la prévention du bruit des transports, dans les bâtiments publics et sur les lieux de travail. Enfin, la dernière part à la « reconquête des paysages » en janvier 1993.

Elle n’est bien entendu pas reprise comme ministre dans le gouvernement de cohabitation d’Edouard Balladur.  Elle redevient députée des Deux Sèvres, mandat dont elle avait dû démissionner à son entrée dans le gouvernement Bérégovoy.

Elle revient le 4 juin 1997 dans le gouvernement Jospin où elle est ministre déléguée à l’enseignement scolaire auprès du ministre de l’Education nationale Claude Allègre. Durant ce second ministère, elle s’occupe d’aider les enfants défavorisés ou en difficulté scolaire avec la relance des zones d’éducation prioritaires, la création de fonds sociaux pour les élèves comme le fonds social pour les cantines scolaires, la création des heures de soutien scolaire ou encore la création des classes et des premiers internats-relais. Elle lance aussi des initiatives telles que le contrat éducatif local et les itinéraires de découverte au collège. En 1997, elle signe une circulaire concernant la lutte contre la pédophilie, dite circulaire Royal.

D’ailleurs la défense des enfants et la lutte contre les violences à l’école occupe une bonne partie de son temps de ministère et en juin 1998, la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs est votée. La loi contre le bizutage en juin 1998 fera grand bruit. Enfin, dans le domaine de la santé, elle entreprend de revaloriser le rôle des infirmières scolaires et rend disponible gratuitement la pilule du lendemain dans les lycées.

Ensuite, elle change deux fois de ministère et devient le 27 mars 2000, ministre déléguée à la famille et à l’enfance auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry puis Élisabeth Guigou. Et du 28 mars 2001 au 5 mai 2002, elle est ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Élisabeth Guigou. Il en sortira des textes de loi notables comme la réforme de la loi sur l'autorité parentale et de l'accouchement sous X et la création du Conseil national d'accès aux origines personnelles (CNAOP) et du congé de paternité.

La présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes

Ce poste va avoir une importance particulière dans la carrière politique de Ségolène Royal car il va lui permettre de réaliser des choses très concrètes. Le 2 avril 2004, elle devient présidente du conseil régional de Poitou-Charentes et la liste qu'elle conduisait l'emporte avec 55,10% des voix au second tour. A ce poste, elle fait de l’éducation une de ses priorités. Elle crée dans tous les lycées de la région des budgets participatifs, d'une enveloppe annuelle de 10 millions d'euros. Les assemblées de ces  budgets sont composées de lycéens, personnels et parents d'élèves, le nombre de participants y est en constante augmentation depuis 2005, pour atteindre 17 660 personnes dont 14 940 lycéens sur la période 2008-2009. La région aide également les jeunes titulaires d'un CAP ou d'un bac pro à passer leur permis de conduire en finançant une partie ou jusqu'à la totalité. L'objectif étant de faciliter l'accès à l'emploi pour ces jeunes. Poursuivant son travail pour aider les femmes, la région créé un fonds social régional pour assurer la gratuité d'accès à la contraception pour les jeunes filles des lycées professionnels et des centres de formation des apprentis de Poitou-Charentes. À l'automne 2009, elle annonce la création du passe-contraception pour lutter contre les grossesses précoces : ce passe permet à toutes les jeunes filles de consulter un généraliste, faire des analyses et obtenir un moyen de contraception, le tout gratuitement.

Sur le plan économique, la région met en place une charte d'engagements réciproques qui engage les entreprises touchant des aides de la région à ne pas délocaliser, à ne pas licencier si elles font des bénéfices et à respecter la loi en matière d'environnement. En 2005, les 182 chartes signées auraient créé 832 emplois et permis 1 415 formations. Ségolène Royal  soutient aussi les programmes de recherche appliquée avec une enveloppe de 10 millions d'euros et utilise les commandes publiques pour soutenir des « productions locales d'excellence » comme les installations pour les énergies renouvelables.

Elle met en place les « bourses tremplins » pour l'emploi qui auraient participé à la création de 2 000 entreprises dont la moitié pour les jeunes et les « emplois tremplins » pour les jeunes qui en deux ans auraient créé 2 900 emplois dont 1 560 dans le secteur associatif. En parallèle, elle favorise le développement des « comités de bassins d'emploi » mais aussi l'accompagnement des salariés licenciés par la mise en place du Contrat régional de sécurisation des parcours professionnels qui permet à un salarié dans cette situation de lui garantir plus de 90% de son salaire net antérieur pour une durée maximale de 18 mois à la condition que ce dernier s'engage dans une formation professionnelle qualifiante. Elle accorde aussi des aides pour les projets de reprise d'entreprises par les salariés ou par un repreneur. Enfin, elle met en place une aide pour les jeunes agriculteurs - 35 installations ont été aidées en 2005 - et à la production agricole de qualité et respectueuse de l'environnement soit 687 exploitations ayant bénéficié des Contrats régionaux d'exploitation en 2005.

Pour l’écologie, autre grande cause de Ségolène Royal, la région Poitou-Charentes se veut à la pointe et la présidente du Conseil Régional lance le 27 février 2009  avec la Banque européenne d'investissement, le « Plan énergie solaire » de plus de 400 millions d’euros d’investissements pour la période 2009-2012, une grande première en Europe. Ce plan est financé par moitié par la Banque européenne d’investissement et les caisses régionales du Crédit agricole. Les principales priorités de ce plan sont le développement de la production d’énergie renouvelable avec l’installation de 650 000 m2 de panneaux photovoltaïques, le renforcement de l’autonomie énergétique des territoires, la création de 1 000 emplois sur l’ensemble du territoire régional, la constitution d’une véritable filière énergie solaire en région et la réduction des gaz à effet de serre. L'objectif pour 2012 est de produire plus de 73 gigawattheure d’électricité solaire dans la région, ce qui représente la production nationale en France pour l'année 2007 pour ce type d'énergie. Par ailleurs la région est en parfaite adéquation avec les objectifs fixés par l’Union européenne de 20% d’énergie renouvelable en 2020.

Dans cette mouvance, le 2 septembre 2009, Ségolène Royal inaugure le lycée Kyoto, d'une superficie de près de 16 500 m2 et d'une capacité de 500 élèves et apprentis, il s'agit du premier établissement scolaire d'Europe à fonctionner exclusivement avec des énergies renouvelables via la production de chaleur par rayonnement solaire, production électrique par panneaux solaires photovoltaïques, et non avec des énergies fossiles, à l'origine de production de gaz à effet de serre. L'économie réalisée par rapport à un établissement ordinaire est estimée à 400 tonnes de CO2 ainsi qu'une baisse de 30% des consommations en eau et en énergie. Il possède notamment des toitures végétalisées qui renforcent son isolation, un système de récupération des eaux pluviales, une cuve pour stocker la chaleur, l'énergie solaire fournie par des panneaux photovoltaïques, l'utilisation du bois, des éclairages et équipements à faible consommation.

Autre fierté de la président Ségolène Royal, la région Poitou-Charentes est la seule région de France à ne pas avoir augmenté les impôts locaux entre 2006 et 2010, grâce à de nombreuses économies et à des suppressions de dépenses inutiles. Mais face à l'augmentation forte de certaines dépenses, « elle proposa fin 2012 une augmentation de la taxe régionale sur les « cartes grises » des véhicules qui a été source de polémiques.

Le 24 février 2010, L'Expansion publie le classement des présidents de conseils régionaux selon la qualité de leur gestion. Ségolène Royal figure en 17e position sur 21. Le magazine économique souligne que « la gestion de Ségolène Royal a été raisonnable sur les impôts mais moins sur les frais de personnels, les plus élevés de France », alors que Poitou-Charentes était classé 4e au début de son mandat, en 2004. Une hausse des frais de personnels qui peut s'expliquer en partie par le fait que pendant la période 2006-2008, le personnel de l'État travaillant dans les lycées est passé au statut d’agents régionaux.

Ségolène présidente

En 2006, le Parti socialiste organise une primaire pour choisir un candidat à l'élection présidentielle de 2007. Ségolène Royal se porte candidate tout comme Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Plusieurs sondages menés au début de l'année 2006 la placent en position de favorite pour cette investiture, ainsi qu'en vue de l'élection présidentielle. Le 16 novembre 2006, Ségolène Royal obtient 60,65% des voix contre 20,69% pour Dominique Strauss-Kahn et 18,66% pour Laurent Fabius. Elle est ainsi désignée dès le premier tour candidate du Parti socialiste. Pourtant, la présentation de son programme provoque des critiques et elle connait un grand recul dans les sondages  et les enquêtes réalisées par TNS Sofres montrent alors que les intentions de vote en sa faveur au premier tour passent de 34% au moment de sa désignation comme candidate à 25,5% au début du mois de mars 2007. Sans compter qu’elle doit affronter les intentions de vote en faveur du candidat centriste François Bayrou qui remontent jusqu’à être en passe de dépasser ceux en faveur de la candidate PS. Mais elle arrive finalement le 22 avril 2007 au second tour des élections présidentielles avec un score de 25,87% des suffrages mais perd au second tour contre  Nicolas Sarkozy en recueillant 46,94% des suffrages. Mais ce n’est pas cette défaite qui la démonte et elle apparait au soir de sa défaite, tout sourire devant ses partisans réunis devant le siège du Parti socialiste, et leur promet de les mener « vers d'autres victoires ».

Au cours de sa campagne électorale, les détracteurs de Ségolène Royal l’ont beaucoup attaquée sur des questions liées à son physique. On lui a ainsi reproché d’avoir fait une chirurgie esthétique, elle s’est fait remodeler le menton et aligné les dents. Ils l’ont attaqué aussi sur son style vestimentaire car habillée souvent en blanc, il lui a été reproché de vouloir adopter une position morale voir messianique. Ses gaffes ont aussi porté à la surenchère. Et notamment celle sur la bravitude – à la place de bravoure – lors d’un voyage en Chines lorsque devant la grande muraille, elle déclare « qui va sur la Grande Muraille conquiert la bravitude ».

Désormais sans mandat national, Ségolène Royal travaille à être la principale opposante à Nicolas Sarkozy et joue à la mouche du coche. Elle signe par exemple l'« Appel du 14 février » 2008 lancé par l'hebdomadaire Marianne, pour une « vigilance républicaine ». En avril 2009, en déplacement à Dakar, elle demande « pardon » pour certaines paroles du discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007. Une semaine plus tard, elle présente à nouveau ses excuses pour des propos désobligeants sur José Luis Rodríguez Zapatero attribués à Nicolas Sarkozy par Libération. Critiquée par l'UMP, elle est peu soutenue dans son propre camp.

La primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012

Le 29 novembre 2010, dans les colonnes du journal La Nouvelle République du Centre-Ouest, Ségolène Royal annonce sa candidature à la primaire socialiste de 2011 en vue de la désignation du candidat PS à l'élection présidentielle de 2012. Dans les mois qui suivent, sa cote de popularité reste plus basse que celles de ses concurrents potentiels, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et François Hollande, et les intentions de vote en sa faveur ne progressent pas. Les médias estiment que son aura « ne cesse de décroître » depuis 2007 et que ses chances de gagner la primaire sont faibles, ses prises de position ne rencontrant plus guère d'écho et ses partisans se faisant de moins en moins nombreux au sein du Parti socialiste.

Elle ne renonce pas pour autant et Le 1er septembre 2011, elle présente son projet dans un livre intitulé « Lettres à tous les résignés et à tous les indignés qui veulent des solutions ». Elle y développe ses cinq priorités : faire de la France un pays d'entrepreneurs, faire de la France la première puissance écologique d'Europe, l'éducation, encore l'éducation, toujours l'éducation, faire des banlieues une partie essentielle de la solution, des solutions justes pour la sécurité. Mais elle est battue et n’arrive qu’en quatrième position à la primaire socialiste  le 9 octobre 2011, derrière Arnaud Montebourg, Martine Aubry et François Hollande. Avec 6,95 % des voix, elle est ainsi éliminée au premier tour et trois jours plus tard, elle annonce son soutien à François Hollande « pour amplifier le résultat du premier tour ».

Des prises de positions très tranchées

En 1989, Ségolène Royal entame un mouvement contre la violence à la télévision française. Pour elle, l’archétype de cette violence est l'animation japonaise qu’elle qualifie de « nulle, médiocre et laide ». 18 ans plus tard alors rencontre Mizuho Fukushima, la dirigeante du parti social démocrate japonais, elle lui déclare que le problème de la condition de la femme au Japon pourrait venir de l’impact des mangas et des dessins animés japonais « dans lesquels des femmes sont torturées ».  Mizuho Fukushima note qu’au sein du gouvernement certains craignent un refroidissement des relations franco-japonaises dans le cas où Ségolène Royal aurait été élue en 2007.

Elle prend à nouveau position quand en 2008, pendant les troubles au Tibet au printemps, Ségolène Royal s’exprime à plusieurs reprises sur le sujet et rencontre plusieurs personnalités tibétaines et même le Dalaï-Lama. Elle déclare alors son intention d’aller au Tibet dans les plus brefs délais et invite les autorités chinoises à ouvrir le dialogue avec les tibétains. On se souvient qu’en 2009 après la campagne victorieuse de Bark Obama, elle déclare que le président américain s’est inspiré de sa campagne. Elle affirme par la suite que c’était de l’humour.

Plus épineux pour son nouveau poste sa position su la taxe carbone en 2009 qu’elle avait qualifié d’impôt absurde, injuste, « un impôt historiquement décalé dans le temps », et surtout trop difficile pour les ménages les plus modestes. L'écologiste Nicolas Hulot avait alors estimé dans un livre que Ségolène Royal avait, à cause de cette déclaration, « torpillé la taxe et anéanti plusieurs mois de travail ». Enfin, cet été, la dame a repris du service dans la contestation en qualifiant la contribution Climat-énergie proposée par le gouvernement, d' « impôt supplémentaire ». Le projet proposait de lier partiellement les taxes sur les énergies polluantes à leur rejet de CO2.

 

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Delphine Batho
Ministre déléguée à la Justice

Députée des Deux-Sèvres, porte-parole de Ségolène Royal en 2007, puis de Hollande en 2012, Delphine Batho est devenue le 16 mai ministre déléguée auprès de la ministre de la Justice, garde des Sceaux, Christiane Taubira. Du militantisme étudiant à un gouvernement, portrait d’une femme, spécialiste de la sécurité au Parti socialiste comme à l’Assemblée nationale.

 

Elle est l’une des figures de la jeune génération socialiste. À 39 ans, la « Madame sécurité » du PS, proche de Ségolène Royal, a obtenu son premier poste ministériel à la Justice. Au fil des années, Delphine Batho s’est forgé une réputation de bosseuse, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts.

 

C’est en 2007 lors de la campagne présidentielle que les électeurs découvrent cette jeune femme aux yeux bleus. Elle est alors porte-parole de Ségolène Royal. Pourtant, l’engagement politique de Delphine Batho, née en 1973, remonte à ses années collège. Elle est en classe de 5ème lorsqu’elle participe à sa première campagne associative, « Action-École » avec Médecins du Monde. Coluche, Daniel Balavoine ou encore Pierre Desproges : c’est à ses artistes engagés qu’elle doit principalement son militantisme.

 

Delphine Batho, issue de la génération Mitterrand à qui elle voue un profond respect, fait ses premières armes à la Fidl – syndicat étudiant qu’elle présidera entre 1990 et 1992 – et à SOS-Racisme – dont elle sera la vice-présidente de 1992 à 1998. En 1990, alors âgée de seulement 17 ans, de par sa participation active aux manifestations lycéennes contre les réformes de Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale, Julien Dray la remarque.

 

En 1994, Delphine Batho prend sa carte au Parti socialiste, à la section de Grigny, dans l’Essonne. Elle milite au sein de la Gauche socialiste, mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray. C’est aux côtés de ce dernier qu’elle commence à s’intéresser aux questions de sécurité.

 

Et de la sécurité, elle en a fait sa spécialité. Chargée de mission sur ces questions au conseil régional d’Île-de-France et auditrice de l’Institut national des hautes études de sécurité, Delphine Batho est secrétaire nationale du PS chargée de la sécurité entre 2003 et 2008. Ses positions sur ce sujet sont plus fermes que la ligne du parti. Ce qui lui vaudra de se faire repérer par Ségolène Royal qui la prend alors sous son aile. Car l’ex-candidate socialiste à la présidentielle compte bien ne pas reproduire la même erreur qu’en 2002 : laisser le thème de la sécurité cher à la droite et qui a contribué à la débâcle de la gauche lors de la présidentielle. Les deux femmes sont sur la même longueur d’ondes et plaident sans complexe pour un « ordre juste » et « l’encadrement militaire des mineurs délinquants ».

 

En juin 2007, Delphine Batho est « parachutée » – comme elle le dit elle-même – dans la circonscription des Deux-Sèvres de Ségolène Royal. « Parachutage » réussi, puisqu’elle l’emporte avec plus de 57% des voix. Un mandat qui lui ouvre les portes de l’Assemblée nationale, où elle devient vice-présidente du groupe socialiste. L’occasion pour elle de dénoncer la baisse des effectifs policiers ou encore les fichiers que le ministère de l’Intérieur a mis en place.

 

En 2011, Delphine Batho soutient toujours Ségolène Royal lors de la primaire socialiste, mais n’hésitera pas à rejoindre l’équipe de campagne de François Hollande par la suite. Elle occupe un poste de porte-parole aux côtés notamment de Najat Vallaud-Belkacem et de Bernard Cazeneuve, qui sont eux aussi entrés au gouvernement.

 

Seul couac dans son parcours : la polémique lors de la campagne présidentielle sur son logement, un appartement de 108m2 loué 1 524 euros par mois, soit environ 30% au-dessous des prix du marché. En mars, elle réfutait le fait d’habiter un logement social et parlait plutôt d’un logement « intermédiaire » qu’elle louait à la Régie immobilière de la ville Paris et pour lequel elle payait un surloyer. Pour clore la polémique, elle annonce au lendemain de sa nomination qu’elle a résilié son bail

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Résumé

En mai 2007, Nicolas Sarkozy crée un grand ministère du développement durable, doté d’un ministre d’État, respectant ainsi ses engagements pris lors de la signature du pacte écologique défendu par Nicolas Hulot. En 2012, son successeur François Hollande décide de rattacher les questions énergétiques au même ministère.

 

Le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l'énergie assemble en effet des fonctions historiquement séparées dans différents ministères : l'écologie (ministère de l'écologie et du Développement durable) et l’énergie (auparavant rattachée au ministère de l’industrie).

 

En novembre 2010, le super ministère perd certains de ses titres de noblesse. L’énergie retourne dans le giron du ministère de l’Economie et la nouvelle ministre, Nathalie Koscuisko-Morizet, perd le statut de ministre d’État. En mai 2012, la socialiste Delphine Bathot prend les commandes au sein du gouvernement Ayrault.

 

Le ministère rassemble des missions très larges, des négociations sur le climat à la politique de transport, en passant par l’offre de logements et la mer. Ce ministère est en particulier chargé de l’organisation du Grenelle de l’environnement lancé en juillet 2007 et de la mise en oeuvre des lois Grenelle I et Grenelle II.

 


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Histoire:

La France dispose d’un ministère de l’environnement depuis janvier 1971. Le Ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement changera régulièrement de nom, à l’image de ses compétences : ministère des Affaires culturelles et de l’Environnement, ministère de la qualité de vie, ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, ministère de l'Écologie et du Développement durable...

 

Lors de sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy crée un super-ministère du développement durable, en accord avec le pacte écologique de Nicolas Hulot. Le 18 mai 2007, le ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables (MEDAD) naît ainsi de la fusion du Ministère de l'Écologie et du Développement durable et du Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer. Il intègre également l’énergie, qui relevait alors du ministère de l’économie. La direction du tourisme est en revanche confiée au ministère de l'économie. En juin 2009, le ministère absorbe le Ministère du Logement, un des ministères sociaux du gouvernement de François Fillon créé le 17 mai 2007.

 

Ce grand ministère est confié à un ministre d'État en accord avec le pacte écologique qui réclamait en particulier un poste de « vice-premier ministre chargé du développement durable ». Alain Juppé occupe cette fonction, avant d’être remplacé un mois plus tard par Jean-Louis Borloo.

 

Le Président de la république lance également le Grenelle de l’environnement, qui ambitionne de « réunir l’État et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables ».

 

Trois ans plus tard, alors que le Grenelle de l’environnement est critiqué par les organisations écologistes, le remaniement ministériel du 14 novembre 2010 revoit à la baisse les ambitions du ministère. Alors nommé Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM), il devient le Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) et perd au passage ses compétences sur l’énergie, exception faite des énergies renouvelables. La nouvelle ministre Nathalie Kosciusko-Morizet perd le statut de ministre d’État.

 

Le 22 février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet démissionne après avoir été nommée porte-parole de campagne pour Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection. Le ministère est alors rattaché aux services du Premier ministre, le gouvernement ne voulant pas de remaniement ministériel à deux mois de l'élection présidentielle.

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Ses missions:

Prises par décrets en novembre 2010, les missions du ministère du développement durable sont très larges.

  • Le MEDDTL est en charge de la politique du gouvernement dans les domaines du développement durable et de l’environnement, et en particulier de la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement.
  • Il est responsable, en lien avec le ministère de l’économie, des politiques en matière d’énergies renouvelables et de technologies vertes.
  • Le ministère est aussi compétent sur le climat (lutte contre le réchauffement climatique, négociations sur le climat).
  • Il promeut une gestion durable des ressources rares.
  • Le MEDDTL est également en charge des transports et de l’équipement,
    ainsi que du logement, de la lutte contre la précarité et de l’urbanisme.
  • Il est chargé du domaine de la mer, à l’exception de la pêche.

 

Selon la précédente ministre, Nathalie Kosciusko-Morizet, le MEDDTL doit accompagner la « métamorphose » de la société, « pour qu’elle puisse affronter la raréfaction des ressources naturelles et les changements climatiques ».

Autour de cette ambition se déclinent neuf chantiers prioritaires :

  • faire émerger un nouveau modèle économique et social, celui de la croissance verte en développant les technologies vertes ;
  • intégrer les problématiques de développement durable dans toutes les politiques du ministère en garantissant la mise en œuvre du Grenelle ;
  • assurer le succès des négociations internationales sur le climat ;
  • réaffirmer la vocation maritime de la France, en s’appuyant sur le Grenelle de la mer ;
  • mettre en œuvre une politique de lutte contre le changement climatique et de promotion des énergies vertes ;
  • mettre en place une politique durable du logement et des transports;
  • préserver la biodiversité et les milieux naturels, gérer efficacement les ressources ;
  • prévenir les risques, qu’ils soient sanitaires, technologiques ou naturels.

    

Organisation

 

L’administration centrale s'articule autour d’un secrétariat général, un commissariat général, cinq directions générales et deux délégations.

Le relais territorial est assuré par les Directions régionales de l'environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et par les Directions départementales des territoires et de la mer (DDTM).

 

  • Le Secrétariat regroupe l’ensemble des fonctions transversales (international, juridique, communication, immobilier…). Il pilote la stratégie de réforme ministérielle, coordonne l’action des services et participe à leur évaluation.
  • Le Commissariat général au développement durable promeut le développement durable dans toutes les politiques publiques et auprès de tous les acteurs socio-économiques, et pilote la recherche et la prospective. Il est également en charge de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD).
  • La Direction générale de l’énergie et du climat est chargée de la politique nationale en matière de lutte contre les changements climatiques. Sous la double tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’économie, elle élabore la politique en matière d’énergies renouvelables.
  • La Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer comporte les directions des infrastructures de transport et des services de transport, et la direction des affaires maritimes.
  • La Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature élabore les politiques d’urbanisme, de logement, ainsi que celles des paysages, de la biodiversité et de l’eau. Elle assure aussi la protection de l’ensemble du patrimoine naturel, y compris marin.
  • La Direction générale de la prévention des risques assure la coordination interministérielle des politiques de prévention des risques majeurs, de lutte contre le bruit et de gestion des déchets. Sous la triple tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’économie et du ministère du travail, elle élabore la politique en matière de sûreté nucléaire.
  • La Direction générale de l’aviation civile est responsable de la sécurité du transport aérien et de la gestion du trafic aérien.
  • La Délégation à la sécurité et à la circulation routières – sous la double tutelle du ministère du développement durable et du ministère de l’intérieur – élabore et met en oeuvre la politique de sécurité routière.
  • La délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement est organisée autour de trois pôles : la lutte contre l’habitat indigne, le développement de l’offre de logement et le chantier national prioritaire pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal-logées.
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Où va l’argent
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Polémiques:
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Débats:

L’engagement de Nicolas Sarkozy en faveur du pacte écologique de Nicolas Hulot s’est traduit par la création d’un super ministère du développement durable et l’organisation du Grenelle de l’environnement dès l’été 2007. Le nouveau Président de la république déclare à ce sujet en octobre 2007 : « C'est bien à une révolution que nous invite ce Grenelle de l'environnement, une révolution dans nos façons de penser, dans nos façons de décider, dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères ».

 

Cet engagement a cristallisé beaucoup d’attentes de la part des organisations écologistes, qui n’auront de cesse par la suite de manifester leurs déceptions. D’abord, la majorité d’entre elles sont écartées du Grenelle, seules neuf associations écologistes étant invitées à participer aux groupes de travail en 2007. D’autres refusent de participer au Grenelle à cause notamment de l’éviction de la question du nucléaire.

 

L'abandon de la taxe carbone en mars 2010, une des mesures emblématiques du pacte écologique, entraînera une vaste polémique sur la marche arrière opérée par Nicolas Sarkozy. La Fondation Nicolas-Hulot, dont le pacte est à l’initiative du Grenelle, quitte même les négociations. Plus largement, de nombreuses associations – dont Greenpeace et WWF – dénoncent dans leur bilan du Grenelle l'abandon de nombreuses mesures efficaces.

 

En supprimant l’énergie des compétences du ministère du développement durable, le remaniement ministériel de novembre 2010 signe pour beaucoup la fin de la « révolution énergétique » promise par le Président.

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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: Mai 2007
Budget annuel: 27,7 milliards d’euros (2012)
Employés:

Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l'énergie

Ségolène Royal
Ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie

Alors qu’à l’occasion de son entrée dans le nouveau gouvernement Valls, on lui demandait quelle serait la nature de sa relation avec François Hollande, Ségolène Royal a simplement répondu : « aussi institutionnelle que possible ». Vingt-deux ans après l’avoir été pour la première fois dans le gouvernement Bérégovoy, Ségolène Royal redevient ministre de l’environnement. Un portefeuille qu’elle connait bien. A cette époque, François Hollande espérait lui aussi un portefeuille, il ne l’a pas obtenu car François Mitterrand estimait impensable de nommer un couple de ministres. Aujourd’hui, il est président de la République et elle est son ministre. Sept ans plus tôt en 2007, elle était candidate à l’élection présidentielle, il était son compagnon. Les magazines people en font déjà des gorges chaudes : « Et si le couple se réconciliait ? ».

Mais Ségolène Royal prend les choses avec bien plus de hauteur en acceptant avec sérieux et bonheur aussi, sa nouvelle nomination après une longue période d’échec et de frustration. Elle s’est déclarée « très honorée » de cette nomination dans un « ministère majeur pour le redressement du pays ». « En même temps je connais l'exigence que cela appelle (...) pour le redressement du pays et les créations d'emplois qui vont avec, a-t-elle ajouté. C'est un ministère que je connais bien puisqu'en 1992, j'ai déjà été ministre de l'environnement. Et puis vous savez la façon dont la région était engagée sur l'excellence environnementale (...) Ce qui est important, c'est de lier les discours aux actes ».

Ségolène Royal est comme le Sphinx qui renait de ses cendres. Battue, fragilisée après son échec aux élections présidentielles de 2007, elle sombre dans une période dépressive avant de se relever et de repartir au combat avec une nouvelle sérénité. Mais peut être a-t-elle appris la combativité dans son enfance ? Ségolène Royal est en effet issue d’une famille de militaire. Son père Jacques Antoine Royal (1920–1981) est lieutenant-colonel d'artillerie de marine et est souvent muté avec sa famille dans les nombreuses bases françaises que comptent encore la planète. Elle-même nait le 22 septembre 1953 à Ouakam près de Dakar au Sénégal qui fait encore parti de l’Afrique Occidentale française.  Les huit enfants de la famille Royal sont élevés à la dure. Le frère de Ségolène, Antoine né seize mois après elle, confiait : «  Nous n'avions pas droit au chauffage dans les chambres, la toilette se faisait à l'eau froide. Nous devions réciter la prière du matin, le bénédicité avant les repas. Tenue impeccable à table. Pas de dessert et, d'ailleurs, pas de sucreries ». Le père est un autocrate qui règne en maître sur sa famille et considère ses filles comme partie négligeable. On lui prête ces propos : « J'ai cinq enfants et trois filles ». Les filles n’ont pas leur mot à dire dans ce monde. Elles sont éduquées pour devenir des épouses modèles et suivent des cours de catéchisme, de musique et de couture. Dans cet univers, la petite Ségolène devient très vite une élève très studieuse car elle espère par l’école, échapper au destin auquel son père la destine.

Face à l’autocratie paternelle, les enfants se rebellent par la fuite. Les filles montrent une soumission de surface et vivent leur vie dans le dos de Jacques. Parmi les frères, Gérard est le premier à s’engager dans l’armée, lui qui paraissait jusqu’alors être « le plus soumis » de tous comme le disent ses frères. Il va bientôt rejoindre la DGSE. C'est lui qui, en 1985, conduira le bateau qui mène les deux agents secrets Dominique Prieur et Alain Mafart, chargés des repérages sur le bateau de Greenpeace, en Nouvelle-Zélande. Ségolène Royal, qui ignore son implication dans ce qui va devenir une affaire d'Etat, est alors conseillère à l'Elysée...

La mère se révolte à son tour. Elle ne supporte l’autorité de son mari et menace de partir. Jacques Royal pour la provoquer et la remettre dans le droit chemin ne trouve pas mieux que de lui envoyer un huissier qui lui signifie une demande de séparation. La pauvre femme se fait humilier en public. « Elle s'est enfuie à vélo, sous la neige », a confié en mars 2004, Ségolène Royal au  journal Le Monde. Elle ne reviendra pas et les enfants rompent aussitôt toute relation avec leur père. Ce dernier refuse désormais de subvenir aux besoins de sa famille, femme et enfants. Ségolène, qui fait des études supérieures de droit à l'université Nancy II  assigne son père en justice. Dans la biographie que Daniel Bernard fait d’elle en 2005, « Madame Royal » (Ed Jacob Duvernet), elle se confie : « Pour les juges, c'était incongru d'attaquer ainsi un officier, qui plus est titulaire de la Légion d'honneur ». Après des années de procédure, elle obtient gain de cause.

Au lieu de la briser, ces années d’enfance difficiles ont forgé la future candidate au combat. Après une licence en droit, elle entre à l'Institut d'études politiques de Paris dont elle sort diplômée en 1978.  Après une première tentative infructueuse, elle intègre ensuite l'École nationale d'administration et retrouve dans sa promotion, des hommes et des femmes qui marqueront les futures années politiques de la France : son futur compagnon et père de ses quatre enfants François Hollande, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabres, Henri de Castries, Michel Sapin, Frédérique Bredin, Jean-Marie Cambacérès ou encore Pierre Mongin. Au sortir de l’ENA, elle choisit un poste de juge au tribunal administratif de Paris. Mais en 1994, par le jeu des équivalences de diplôme, elle devient avocate au barreau de Paris et siège en même temps à l’Assemblée Nationale et au conseil général des Deux-Sèvres.

Entre temps la dame prend le temps de faire quatre enfants : Thomas né le 16 novembre 1984 est avocat, Élise Clémence née le 28 juin 1986 interne en médecine en Gastro-entérologie et hépatologie, Julien né le 22 décembre 1987 est cinéaste, et la cadette Flora arrivée le 1er juillet 1992 est étudiante en psychologie. On se souvient que lorsque Flora nait, Ségolène est ministre de l’environnement dans le gouvernement Bérégovoy. Elle a 38 ans et déjà mère de trois enfants. Elle décide de médiatiser cette naissance en  faisant notamment venir les journalistes de TF1 et d'Antenne 2 dans sa chambre d'hôpital. Elle fait aussi la couverture de Paris Match et souhaite ainsi prouver que les femmes peuvent concilier maternité et responsabilités au plus haut niveau. Mais cet épisode suscite un débat sur la séparation entre vie publique et vie privée.

Carrière politique

Elle adhère au parti socialiste en 1978 et Jacques Attali la remarque alors qu’elle est conseillère de tribunal administratif en disponibilité. Cette rencontre la propulse de 1982 à 1984 comme chargée de mission au secrétariat général de la présidence de la République pour suivre les questions axées sur la jeunesse et les sports. Puis François Mitterrand lui confie entre 1984 et 1988, les affaires sociales et l’environnement. Entre temps, en 1983, elle souhaite se présenter sur la liste du maire de Villiers-sur-mer où réside sa mère mais le maire refuse et elle rejoint la liste d’Union de la gauche de Trouville-sur-mer à quelques kilomètres de Villiers. Sa liste est battue et Ségolène Royal devient alors conseillère municipale d’opposition. Puis lors des élections législatives de 1986, elle essuie un nouveau refus à sa candidature de la part des socialistes bas normand, notamment celui de Louis Mexandeau. Ce nouveau refus la pousse à démissionner du conseil municipal de Trouville pour chercher une nouvelle implantation politique.

C’est à François Mitterrand qu’elle demande cette intronisation. La scène est onirique. On est, le 21 mai 1988, au Palais de l’Élysée où M. François Mitterrand vient d’être intronisé président de la République pour un second mandat consécutif. Une caméra officielle le suit en train de passer lentement devant une haie d’invités dont il serre tour à tour les mains, quand il est soudain interpellé par une jeune femme. C’est Ségolène Royal qui choisit ce moment pour le presser de faire quelque chose pour qu’elle puisse se présenter dans une circonscription aux prochaines élections qui ont lieu dans 15 jours. Il s’ensuit un échange surréaliste. Le président, mécontent, la rabroue : « C’est trop tard ! Vous auriez pu y pensez avant ! - Je n’ai pas pu le faire plus tôt, répond du tac au tac la postulante. « - Vous avez des idées qui vous viennent bien tard, » réplique en substance le président, outré d’être pressé en un moment aussi solennel. Il retourne vers elle un visage réprobateur, tout en poursuivant son chemin. Pourtant, le Président s’exécute et lui fait attribuer une circonscription dans le département des Deux Sèvres. Le candidat désigné avant elle, est obligé de devenir son suppléant mais Ségolène se fait élire, de justesse certes, mais en 15 jours dans un bastion de Droite. Et ce n’est pas tout car François Mitterrand visiblement impressionné par la combativité de la dame, accorde une subvention de 50 millions de francs aux communes du Marias Poitevin des Deux-Sèvres dans la circonscription de Ségolène Royal. Elle la conservera jusqu’en 1993.

L’entrée au gouvernement

Le 3 avril 1992, Ségolène entre au gouvernement de Pierre Bérégovoy et devient ministre de l’environnement. Pendant ce premier ministère jusqu’en 1993, elle fait voter trois lois. La première en juillet 1992 porte sur le traitement et le recyclage des déchets avec un soutien aux technologies innovantes pour leur traitement et leur collecte. La seconde en décembre 1992 s’attaque aux nuisances sonores avec la prévention du bruit des transports, dans les bâtiments publics et sur les lieux de travail. Enfin, la dernière part à la « reconquête des paysages » en janvier 1993.

Elle n’est bien entendu pas reprise comme ministre dans le gouvernement de cohabitation d’Edouard Balladur.  Elle redevient députée des Deux Sèvres, mandat dont elle avait dû démissionner à son entrée dans le gouvernement Bérégovoy.

Elle revient le 4 juin 1997 dans le gouvernement Jospin où elle est ministre déléguée à l’enseignement scolaire auprès du ministre de l’Education nationale Claude Allègre. Durant ce second ministère, elle s’occupe d’aider les enfants défavorisés ou en difficulté scolaire avec la relance des zones d’éducation prioritaires, la création de fonds sociaux pour les élèves comme le fonds social pour les cantines scolaires, la création des heures de soutien scolaire ou encore la création des classes et des premiers internats-relais. Elle lance aussi des initiatives telles que le contrat éducatif local et les itinéraires de découverte au collège. En 1997, elle signe une circulaire concernant la lutte contre la pédophilie, dite circulaire Royal.

D’ailleurs la défense des enfants et la lutte contre les violences à l’école occupe une bonne partie de son temps de ministère et en juin 1998, la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs est votée. La loi contre le bizutage en juin 1998 fera grand bruit. Enfin, dans le domaine de la santé, elle entreprend de revaloriser le rôle des infirmières scolaires et rend disponible gratuitement la pilule du lendemain dans les lycées.

Ensuite, elle change deux fois de ministère et devient le 27 mars 2000, ministre déléguée à la famille et à l’enfance auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry puis Élisabeth Guigou. Et du 28 mars 2001 au 5 mai 2002, elle est ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Élisabeth Guigou. Il en sortira des textes de loi notables comme la réforme de la loi sur l'autorité parentale et de l'accouchement sous X et la création du Conseil national d'accès aux origines personnelles (CNAOP) et du congé de paternité.

La présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes

Ce poste va avoir une importance particulière dans la carrière politique de Ségolène Royal car il va lui permettre de réaliser des choses très concrètes. Le 2 avril 2004, elle devient présidente du conseil régional de Poitou-Charentes et la liste qu'elle conduisait l'emporte avec 55,10% des voix au second tour. A ce poste, elle fait de l’éducation une de ses priorités. Elle crée dans tous les lycées de la région des budgets participatifs, d'une enveloppe annuelle de 10 millions d'euros. Les assemblées de ces  budgets sont composées de lycéens, personnels et parents d'élèves, le nombre de participants y est en constante augmentation depuis 2005, pour atteindre 17 660 personnes dont 14 940 lycéens sur la période 2008-2009. La région aide également les jeunes titulaires d'un CAP ou d'un bac pro à passer leur permis de conduire en finançant une partie ou jusqu'à la totalité. L'objectif étant de faciliter l'accès à l'emploi pour ces jeunes. Poursuivant son travail pour aider les femmes, la région créé un fonds social régional pour assurer la gratuité d'accès à la contraception pour les jeunes filles des lycées professionnels et des centres de formation des apprentis de Poitou-Charentes. À l'automne 2009, elle annonce la création du passe-contraception pour lutter contre les grossesses précoces : ce passe permet à toutes les jeunes filles de consulter un généraliste, faire des analyses et obtenir un moyen de contraception, le tout gratuitement.

Sur le plan économique, la région met en place une charte d'engagements réciproques qui engage les entreprises touchant des aides de la région à ne pas délocaliser, à ne pas licencier si elles font des bénéfices et à respecter la loi en matière d'environnement. En 2005, les 182 chartes signées auraient créé 832 emplois et permis 1 415 formations. Ségolène Royal  soutient aussi les programmes de recherche appliquée avec une enveloppe de 10 millions d'euros et utilise les commandes publiques pour soutenir des « productions locales d'excellence » comme les installations pour les énergies renouvelables.

Elle met en place les « bourses tremplins » pour l'emploi qui auraient participé à la création de 2 000 entreprises dont la moitié pour les jeunes et les « emplois tremplins » pour les jeunes qui en deux ans auraient créé 2 900 emplois dont 1 560 dans le secteur associatif. En parallèle, elle favorise le développement des « comités de bassins d'emploi » mais aussi l'accompagnement des salariés licenciés par la mise en place du Contrat régional de sécurisation des parcours professionnels qui permet à un salarié dans cette situation de lui garantir plus de 90% de son salaire net antérieur pour une durée maximale de 18 mois à la condition que ce dernier s'engage dans une formation professionnelle qualifiante. Elle accorde aussi des aides pour les projets de reprise d'entreprises par les salariés ou par un repreneur. Enfin, elle met en place une aide pour les jeunes agriculteurs - 35 installations ont été aidées en 2005 - et à la production agricole de qualité et respectueuse de l'environnement soit 687 exploitations ayant bénéficié des Contrats régionaux d'exploitation en 2005.

Pour l’écologie, autre grande cause de Ségolène Royal, la région Poitou-Charentes se veut à la pointe et la présidente du Conseil Régional lance le 27 février 2009  avec la Banque européenne d'investissement, le « Plan énergie solaire » de plus de 400 millions d’euros d’investissements pour la période 2009-2012, une grande première en Europe. Ce plan est financé par moitié par la Banque européenne d’investissement et les caisses régionales du Crédit agricole. Les principales priorités de ce plan sont le développement de la production d’énergie renouvelable avec l’installation de 650 000 m2 de panneaux photovoltaïques, le renforcement de l’autonomie énergétique des territoires, la création de 1 000 emplois sur l’ensemble du territoire régional, la constitution d’une véritable filière énergie solaire en région et la réduction des gaz à effet de serre. L'objectif pour 2012 est de produire plus de 73 gigawattheure d’électricité solaire dans la région, ce qui représente la production nationale en France pour l'année 2007 pour ce type d'énergie. Par ailleurs la région est en parfaite adéquation avec les objectifs fixés par l’Union européenne de 20% d’énergie renouvelable en 2020.

Dans cette mouvance, le 2 septembre 2009, Ségolène Royal inaugure le lycée Kyoto, d'une superficie de près de 16 500 m2 et d'une capacité de 500 élèves et apprentis, il s'agit du premier établissement scolaire d'Europe à fonctionner exclusivement avec des énergies renouvelables via la production de chaleur par rayonnement solaire, production électrique par panneaux solaires photovoltaïques, et non avec des énergies fossiles, à l'origine de production de gaz à effet de serre. L'économie réalisée par rapport à un établissement ordinaire est estimée à 400 tonnes de CO2 ainsi qu'une baisse de 30% des consommations en eau et en énergie. Il possède notamment des toitures végétalisées qui renforcent son isolation, un système de récupération des eaux pluviales, une cuve pour stocker la chaleur, l'énergie solaire fournie par des panneaux photovoltaïques, l'utilisation du bois, des éclairages et équipements à faible consommation.

Autre fierté de la président Ségolène Royal, la région Poitou-Charentes est la seule région de France à ne pas avoir augmenté les impôts locaux entre 2006 et 2010, grâce à de nombreuses économies et à des suppressions de dépenses inutiles. Mais face à l'augmentation forte de certaines dépenses, « elle proposa fin 2012 une augmentation de la taxe régionale sur les « cartes grises » des véhicules qui a été source de polémiques.

Le 24 février 2010, L'Expansion publie le classement des présidents de conseils régionaux selon la qualité de leur gestion. Ségolène Royal figure en 17e position sur 21. Le magazine économique souligne que « la gestion de Ségolène Royal a été raisonnable sur les impôts mais moins sur les frais de personnels, les plus élevés de France », alors que Poitou-Charentes était classé 4e au début de son mandat, en 2004. Une hausse des frais de personnels qui peut s'expliquer en partie par le fait que pendant la période 2006-2008, le personnel de l'État travaillant dans les lycées est passé au statut d’agents régionaux.

Ségolène présidente

En 2006, le Parti socialiste organise une primaire pour choisir un candidat à l'élection présidentielle de 2007. Ségolène Royal se porte candidate tout comme Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Plusieurs sondages menés au début de l'année 2006 la placent en position de favorite pour cette investiture, ainsi qu'en vue de l'élection présidentielle. Le 16 novembre 2006, Ségolène Royal obtient 60,65% des voix contre 20,69% pour Dominique Strauss-Kahn et 18,66% pour Laurent Fabius. Elle est ainsi désignée dès le premier tour candidate du Parti socialiste. Pourtant, la présentation de son programme provoque des critiques et elle connait un grand recul dans les sondages  et les enquêtes réalisées par TNS Sofres montrent alors que les intentions de vote en sa faveur au premier tour passent de 34% au moment de sa désignation comme candidate à 25,5% au début du mois de mars 2007. Sans compter qu’elle doit affronter les intentions de vote en faveur du candidat centriste François Bayrou qui remontent jusqu’à être en passe de dépasser ceux en faveur de la candidate PS. Mais elle arrive finalement le 22 avril 2007 au second tour des élections présidentielles avec un score de 25,87% des suffrages mais perd au second tour contre  Nicolas Sarkozy en recueillant 46,94% des suffrages. Mais ce n’est pas cette défaite qui la démonte et elle apparait au soir de sa défaite, tout sourire devant ses partisans réunis devant le siège du Parti socialiste, et leur promet de les mener « vers d'autres victoires ».

Au cours de sa campagne électorale, les détracteurs de Ségolène Royal l’ont beaucoup attaquée sur des questions liées à son physique. On lui a ainsi reproché d’avoir fait une chirurgie esthétique, elle s’est fait remodeler le menton et aligné les dents. Ils l’ont attaqué aussi sur son style vestimentaire car habillée souvent en blanc, il lui a été reproché de vouloir adopter une position morale voir messianique. Ses gaffes ont aussi porté à la surenchère. Et notamment celle sur la bravitude – à la place de bravoure – lors d’un voyage en Chines lorsque devant la grande muraille, elle déclare « qui va sur la Grande Muraille conquiert la bravitude ».

Désormais sans mandat national, Ségolène Royal travaille à être la principale opposante à Nicolas Sarkozy et joue à la mouche du coche. Elle signe par exemple l'« Appel du 14 février » 2008 lancé par l'hebdomadaire Marianne, pour une « vigilance républicaine ». En avril 2009, en déplacement à Dakar, elle demande « pardon » pour certaines paroles du discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007. Une semaine plus tard, elle présente à nouveau ses excuses pour des propos désobligeants sur José Luis Rodríguez Zapatero attribués à Nicolas Sarkozy par Libération. Critiquée par l'UMP, elle est peu soutenue dans son propre camp.

La primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012

Le 29 novembre 2010, dans les colonnes du journal La Nouvelle République du Centre-Ouest, Ségolène Royal annonce sa candidature à la primaire socialiste de 2011 en vue de la désignation du candidat PS à l'élection présidentielle de 2012. Dans les mois qui suivent, sa cote de popularité reste plus basse que celles de ses concurrents potentiels, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et François Hollande, et les intentions de vote en sa faveur ne progressent pas. Les médias estiment que son aura « ne cesse de décroître » depuis 2007 et que ses chances de gagner la primaire sont faibles, ses prises de position ne rencontrant plus guère d'écho et ses partisans se faisant de moins en moins nombreux au sein du Parti socialiste.

Elle ne renonce pas pour autant et Le 1er septembre 2011, elle présente son projet dans un livre intitulé « Lettres à tous les résignés et à tous les indignés qui veulent des solutions ». Elle y développe ses cinq priorités : faire de la France un pays d'entrepreneurs, faire de la France la première puissance écologique d'Europe, l'éducation, encore l'éducation, toujours l'éducation, faire des banlieues une partie essentielle de la solution, des solutions justes pour la sécurité. Mais elle est battue et n’arrive qu’en quatrième position à la primaire socialiste  le 9 octobre 2011, derrière Arnaud Montebourg, Martine Aubry et François Hollande. Avec 6,95 % des voix, elle est ainsi éliminée au premier tour et trois jours plus tard, elle annonce son soutien à François Hollande « pour amplifier le résultat du premier tour ».

Des prises de positions très tranchées

En 1989, Ségolène Royal entame un mouvement contre la violence à la télévision française. Pour elle, l’archétype de cette violence est l'animation japonaise qu’elle qualifie de « nulle, médiocre et laide ». 18 ans plus tard alors rencontre Mizuho Fukushima, la dirigeante du parti social démocrate japonais, elle lui déclare que le problème de la condition de la femme au Japon pourrait venir de l’impact des mangas et des dessins animés japonais « dans lesquels des femmes sont torturées ».  Mizuho Fukushima note qu’au sein du gouvernement certains craignent un refroidissement des relations franco-japonaises dans le cas où Ségolène Royal aurait été élue en 2007.

Elle prend à nouveau position quand en 2008, pendant les troubles au Tibet au printemps, Ségolène Royal s’exprime à plusieurs reprises sur le sujet et rencontre plusieurs personnalités tibétaines et même le Dalaï-Lama. Elle déclare alors son intention d’aller au Tibet dans les plus brefs délais et invite les autorités chinoises à ouvrir le dialogue avec les tibétains. On se souvient qu’en 2009 après la campagne victorieuse de Bark Obama, elle déclare que le président américain s’est inspiré de sa campagne. Elle affirme par la suite que c’était de l’humour.

Plus épineux pour son nouveau poste sa position su la taxe carbone en 2009 qu’elle avait qualifié d’impôt absurde, injuste, « un impôt historiquement décalé dans le temps », et surtout trop difficile pour les ménages les plus modestes. L'écologiste Nicolas Hulot avait alors estimé dans un livre que Ségolène Royal avait, à cause de cette déclaration, « torpillé la taxe et anéanti plusieurs mois de travail ». Enfin, cet été, la dame a repris du service dans la contestation en qualifiant la contribution Climat-énergie proposée par le gouvernement, d' « impôt supplémentaire ». Le projet proposait de lier partiellement les taxes sur les énergies polluantes à leur rejet de CO2.

 

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Delphine Batho
Ministre déléguée à la Justice

Députée des Deux-Sèvres, porte-parole de Ségolène Royal en 2007, puis de Hollande en 2012, Delphine Batho est devenue le 16 mai ministre déléguée auprès de la ministre de la Justice, garde des Sceaux, Christiane Taubira. Du militantisme étudiant à un gouvernement, portrait d’une femme, spécialiste de la sécurité au Parti socialiste comme à l’Assemblée nationale.

 

Elle est l’une des figures de la jeune génération socialiste. À 39 ans, la « Madame sécurité » du PS, proche de Ségolène Royal, a obtenu son premier poste ministériel à la Justice. Au fil des années, Delphine Batho s’est forgé une réputation de bosseuse, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts.

 

C’est en 2007 lors de la campagne présidentielle que les électeurs découvrent cette jeune femme aux yeux bleus. Elle est alors porte-parole de Ségolène Royal. Pourtant, l’engagement politique de Delphine Batho, née en 1973, remonte à ses années collège. Elle est en classe de 5ème lorsqu’elle participe à sa première campagne associative, « Action-École » avec Médecins du Monde. Coluche, Daniel Balavoine ou encore Pierre Desproges : c’est à ses artistes engagés qu’elle doit principalement son militantisme.

 

Delphine Batho, issue de la génération Mitterrand à qui elle voue un profond respect, fait ses premières armes à la Fidl – syndicat étudiant qu’elle présidera entre 1990 et 1992 – et à SOS-Racisme – dont elle sera la vice-présidente de 1992 à 1998. En 1990, alors âgée de seulement 17 ans, de par sa participation active aux manifestations lycéennes contre les réformes de Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale, Julien Dray la remarque.

 

En 1994, Delphine Batho prend sa carte au Parti socialiste, à la section de Grigny, dans l’Essonne. Elle milite au sein de la Gauche socialiste, mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray. C’est aux côtés de ce dernier qu’elle commence à s’intéresser aux questions de sécurité.

 

Et de la sécurité, elle en a fait sa spécialité. Chargée de mission sur ces questions au conseil régional d’Île-de-France et auditrice de l’Institut national des hautes études de sécurité, Delphine Batho est secrétaire nationale du PS chargée de la sécurité entre 2003 et 2008. Ses positions sur ce sujet sont plus fermes que la ligne du parti. Ce qui lui vaudra de se faire repérer par Ségolène Royal qui la prend alors sous son aile. Car l’ex-candidate socialiste à la présidentielle compte bien ne pas reproduire la même erreur qu’en 2002 : laisser le thème de la sécurité cher à la droite et qui a contribué à la débâcle de la gauche lors de la présidentielle. Les deux femmes sont sur la même longueur d’ondes et plaident sans complexe pour un « ordre juste » et « l’encadrement militaire des mineurs délinquants ».

 

En juin 2007, Delphine Batho est « parachutée » – comme elle le dit elle-même – dans la circonscription des Deux-Sèvres de Ségolène Royal. « Parachutage » réussi, puisqu’elle l’emporte avec plus de 57% des voix. Un mandat qui lui ouvre les portes de l’Assemblée nationale, où elle devient vice-présidente du groupe socialiste. L’occasion pour elle de dénoncer la baisse des effectifs policiers ou encore les fichiers que le ministère de l’Intérieur a mis en place.

 

En 2011, Delphine Batho soutient toujours Ségolène Royal lors de la primaire socialiste, mais n’hésitera pas à rejoindre l’équipe de campagne de François Hollande par la suite. Elle occupe un poste de porte-parole aux côtés notamment de Najat Vallaud-Belkacem et de Bernard Cazeneuve, qui sont eux aussi entrés au gouvernement.

 

Seul couac dans son parcours : la polémique lors de la campagne présidentielle sur son logement, un appartement de 108m2 loué 1 524 euros par mois, soit environ 30% au-dessous des prix du marché. En mars, elle réfutait le fait d’habiter un logement social et parlait plutôt d’un logement « intermédiaire » qu’elle louait à la Régie immobilière de la ville Paris et pour lequel elle payait un surloyer. Pour clore la polémique, elle annonce au lendemain de sa nomination qu’elle a résilié son bail

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